1999 un Journal Photographique de Frank Horvat

En 1999 Frank Horvat s’est livré à un exercice difficile: un journal photographique. Pendant un an il s’est imposé de prendre une photo « significative » par jour. La photo devait être « significative » pour lui et retranscrire son travail mais aussi l’époque dans laquelle il vit. Le résultat de ce travail est un livre de 550 pages rempli de vie et de poésie. Frank Horvat s’est éloigné de la mode, sujet pour lequel il est le plus connu, et c’est concentré sur ses expériences quotidiennes. On découvre avec plaisir sa vision du monde pleine d’humour et d’ironie. La photo de rue côtoie des portraits, des instants de vie, de la photo de paysage, de voyage ou encore de mode. Quelle diversité! mais surtout quel talent!
Quel plaisir de se perdre dans le temps et de naviguer d’une saison à l’autre, d’un mois à l’autre à l’aube d’une ère nouvelle. Voici quelques photographie pour vous donner à vous aussi l’envie de danser sur les tubes de 1999. 


Fotofever 2019 – un bon cru

Fotofever s’est créé une place de choix a sein du mois novembre de la photo à Paris. Cette jeune foire vise les amateurs d’art débutant ou poursuivant leur collection photo, leur proposant des photographes émergents ou commençant à être dores et déjà bien installés. Elle attire des galeries de tous les continents et des visiteurs très variés.
Installée au Carousel du Louvre, elle s’est épanouie ces dernières années avec la ruche  et l’appartement du collectionneur qui permet de mettre les œuvres en situation.
Il est toujours agréable d’y faire un tour pour découvrir ce qui se fait en matière de photographie. Si certaines œuvres manquent vraiment d’originalité, certaines dénote d’une véritable poésie.

Voici les photographies  qui ont réussies à me séduire.
Tout d’abord une oeuvre de Mikelle Standbridge à la présentation originale

Ensuite une œuvre trouble et plusieurs qui me transporte sur une route sans fin.

Un des mes plus grand coup de cœur: le travail de Lucrecia Moroni. Si ce prénom italien pourrait faire trembler ici rien de tel, il y a que poésie et délicatesse dans ses oeuvres uniques. un vrai plaisir des yeux!

Les photographies de nature sont toujours très belles mais pour parvenir à me séduire elle doive avoir un petit quelque chose en plus. C’est le cas pour cette œuvre de Wai Ming Yuan. Avec sont superbe noir et blanc les corolles semblent danser, tournoyer. on se perd avec douceur dans un univers imaginaire que l’on oublie d’admirer au quotidien et que seul une photographe talentueuse sait nous rappeler.

Comment résister devant le travail de Ye Wenlong. Ce photographe chinois crée des scènes fantasmagorique avec la seule aide d’un flash. On est transporter dans la chine des estampes ancienne. Une chine faisant rêver, attirante mais néanmoins crainte et admirée.

Enfin comment ne pas mentionner le travail de Vincent Descotils que je suis depuis plusieurs années. Toujours plein de délicatesse et de sensualité. Les tirages au charbon savent retranscrire toute la puissance de son regard de cet artiste talentueux.

Paris Photo 2019

Pour une Galeriste/Photographe, s’il y a un évènement dans l’année que je ne souhaite pas manquer, il s’agit de Paris Photo.
Quel plaisir de déambuler dans les allées et de tomber sans cesse sur de petits et grands Trésors. Au détour d’un stand il est possible d’admirer de superbes tirages vintage et noir et blanc de Robert Frank, Harry Calahan  ou encore Ray Metzker et plus loin de rêver devant les tirages sensibles et colorés de Sarah Moon. Bref c’est un paradis des yeux que je ne manquerais sans aucun prétexte, je regrette uniquement systématiquement de ne pas être en mesure d’y demeurer plus longtemps. je me fais systématiquement mettre à la porte à l’heure de la fermeture.

Je profite de l’évènement pour partager quelques coups de coeur:

Un magnifique tirage touchant d’Henri Calahan

Le travail sensible de Miho Kajioka avec ses formats alongés aux cadrages originaux et surprenants. c’est un nouvel univers qui se dévoile devant vos yeux.

Il y a bien sur un de mes stands préférés chaque année: celui de la camera obscura. je ne perd jamais une occasion d’admirer les tirages hors de prix de Sarah Moon, d’admirer les noir et blanc profonds de Michael Ackerman, les monde poétique de Yasao Yamamoto mais cette année mon regard a été attiré par le travail étrange et onirique de Jean François Pricigo.

A proximité j’ai admiré le travail de Albarran Cabrera qui utilise notamment des feuilles d’or transformant ainsi la luminosité et la colorimétrie des photographies.

Le travail de Byung Hun Min était aussi très beau avec ces corps flous.

Pour la seconde année consécutive je me suis arrêtée devant les oeuvres de Nadezda Nikolova Kratzer, qui crée des paysages par le biais de ses tirages.

Je commence peut être à vous lasser mais j’ai encore tellement de coups de coeur à partager…

ainsi il faut absolument voir de plus près le travail de martin Bogren

celui de Paul Cupido

Si je continue, ce billet risque de se transformer en liste à la Prevers aussi je préfère juste vous laisser avec quelques noms supplémentaires: Yan Morvan et ses superbes tirages couleur, Sally Man et ses images puissantes, Thomas Billardt, Cathleen Naundorf, Juanan Requena….

Le NiepceBook 12 – Le Nu

Que cela soit dans la peinture, dans la danse ou la mode le corps est au cœur des préoccupations mais tellement dur à présenter.
En tant que photographe il est très difficile de trouver le bon équilibre entre ce que l’on souhaite montrer et ce que l’on laisser secret. De fait, les livres d’art et les magazines photos s’intéressant au nu sont devenus rares .Il s’agit d’une nouvelle pudeur, ne pas heurter les regards, bref ce fondre dans le moule.
Corridor éléphant a décidé de prendre le contrepied de cette position et de dédier le 12ème volume du Niepcebook revue en édition limitée, numérotée et certifiée par un cachet à froid au nu. C’est un pari osé qu’ils relèvent.
Cette revue/livre présentera les travaux de 11 photographes aux regards extrêmement variés.
Les 11 portfolios ne feront pas l’unanimité auprès de chacun mais ils méritent d’être vus.

Tout d’abord le travail sensible de Cécile B

Ses photographies sont très personnelles car elles se révèlent être des autoportraits. Avec poésie, elle dévoile ses humeurs, ses failles, ses pensées. bref elle se livre à nos regards avec force et sensibilité. Une constante: la présence d’une émotion qui se fige dans un instant d’éternité.

Ne manquez pas non plus le travail puissant de Mathieu Mellec.
Ces flous fascinent. Ces envisagent et corps vivent, s’expriment. ils crient leur histoire, témoignent de leurs émotions. On ne peut détournement les regards fascinés par ces formes aux contours imprécis mais tellement expressives. 

Ne manquez pas non plus le travail sensible et délicat de de Philippe Périé. le corps de la femme y est magnifié et vue sous des point de vue originaux et toujours élégant. On admire ces peaux parfaites mise en valeur avec talent.

Enfin découvrez la série « Des corps émouvants » de Françoise Hillemand. Dans un travail au polaroid elle s’est attachée à rendre vivantes des sculptures. Ces être inanimés fascinent Immobiles, précieux – parfaits , les corps s’animent. La peau est lisse, la matière, vibrante. Ils sont liberté et sensualité. Sous un voile de rêves, ils s’enlacent et s’étreignent fébrilement tandis que l’on entrevoit leur âme au détour d’un baiser. Les émotions transpirent de chacun de leurs gestes et déchirent le film de l’inanimé. Ces corps émouvants bousculent le réel. Ils aiment, ils pleurent. Ils vivent.

Si vous voulez participer à cette aventure et pré-acheter votre exemplaire rendez vous à cette adresse: https://www.corridorelephant.com/niepcebook-12?fbclid=IwAR0Ao4nPhxtVFPW31-nkHj_dcXTPKZnG-VtBXy2y0RBaDw7fBQK4D2SB8LI

Une soirée à l’Opéra de Paris Hiroshi SUGIMOTO/ William FORSYTHE

Il est dit que la danse sera au cœur des premiers articles de ce blog.
Je souhaiterais évoquer avec vous le superbe spectacle actuellement à l’opéra Hiroshi Sugimoto /​ William Forsythe.
C’est un ravissement pour les yeux.

La soirée débute par l’adaption à la danse de « at the Hawk’s Well » (à la source de l’épervier), un drame de William Butler Yeats,  inspiré du théâtre Nô par Hiroshi Sugimoto. Il fait là un travail de scénographie, mise en scène et de lumière remarquable. La scène est minimaliste mais les danseurs ont besoin de peu pour exister. Entre jeu de lumières et costumes forts on ne quitte pas des yeux ces corps fascinants.
Les costumes ont été imaginés par Rick Owens à la demande du plasticien. J’avoue avoir eu une petite crainte avant de découvrir le balai. Mais les tenues sont au service de la création, indispensable à la chorégraphie de Alessio Silvestrin. L’ensemble est d’une grande force visuelle.
Je vous laisse jug avec les photographies de l’opéra de paris

La deuxième pièce est très différente de la première. Elle a été imaginée par William Forsythe. Dès le levé de rideau un ravissement gagne nos pupilles. Ici point de lumières dures et de contrastes violents mais une couleur douce et tendre: le bleu clair. Tout est plus doux, plus lié. Un style très différent mais tout aussi séduisant. la musique de James Blake est entrainante. je soupçonne que nombre de spectateurs avaient les pieds qui battaient la mesure. La musique invitait à danser de manière contemporaine mais la troupe l’ont interprété avec leurs mouvements de danse classique dans un allant puissant, séduisant. Ils sont tout simplement fantastique de grâce et d’élégance.

Bref, une soirée d’une rare beauté. Ma seule question pour l’opéra de Paris serait: comment leur est venu l’idée d’associer ces deux artistes?

J’oubliais j’ai une requête additionnelle pour l’opéra de Paris: s’il vous plait retirez l’œuvre de Claude Lévêque. Ces deux pneus géants en or n’ont rien à faire dans le superbe escalier de l’opéra Garnier. Leur seule utilité est de servir de rampe aux femme à talons hauts ayant peur de glisser sur les escalier en marbre….

Exposition Degas et L’Opéra

Une superbe exposition vient de débuter au Musée d’Orsay: Degas et l’opéra.

les expositions autour de ce grand peintre sont toujours une gageure de succès et de réussite pour les institutions et les musées. celle ci n’échappera pas à la règle.
Ainsi que son intitulé le laisse supposé, elle se concentre sur les œuvres de Degas ayant pour écrin l’opéra. Au revoir les courses de chevaux et les nus dans la baignoire. L’exposition vise la lumière, le spectacle sur scène et dans les coulisses.
On apprends que Degas est en quelque sorte metteur en scène: il construit, invente ses cpmpositions. Il choisit de les placer dans l’opéra Pelletiers alors que l’opéra Garnier est ouvert et que le précédent a brulé .
Il dessine jusqu’à obtenir le geste juste, de chaque danseuse, de chaque mouvement. Son invention doit absolument être véridique. il apprécie ce paradoxe et répète mille fois les dessins de certaines positions pour être certain de bien les avoir capturées. Mais au delà de cette méthode de travail, on découvre aussi l’évolution de son trait, qui se veut de plus en plus sur, de plus en plus souple pour devenir tout simplement fougueux. il parvient à réconcilier la rigueur d’Ingres dont il était un grand admirateur avec le mouvement, la spontanéité de Delacroix. Bref quel talent et quel plaisir de découvrir les dessins précédents les œuvres finales, les parallèles sont passionnants.
Toute la modernité de l’artiste se dévoile dans ses gestes mais aussi ses compositions originales.
Ses œuvres nous parlent de son amour de la musique mais surtout des couleurs et de la vie. Petit à petit on voit le trait de l’artiste se libérer de l’académisme pour vivre avec folie accompagné de couleurs vibrantes.
L’exposition offre l’opportunité de découvrir de nombreuses œuvres généralement exposées aux Etats Unis.
On remarquera tout particulièrement la salle dédiée au tableaux  panoramiques! Un format original dans lequel Degas excelle. C’est la première fois que six tableaux de ce format son réunis. C’est un coup de maitre pour le Musée d’Orsay. Laurence de Carr en avait bien besoin. Le Musée a aussi sorti de ses réserves des dessins au pastel sur papier coloré extrêmement fragiles, c’est une belle opportunité de les voir. Cependant, quel dommage que le catalogue ne leur fasse pas honneur. Les reproductions manquent de vie mais surtout de nuances. les noirs mats sont particulièrement mal reproduits et apparaissent comme des aplats sans reliefs.

J’ai aussi pour ma part beaucoup apprécié découvrir son travail en éventail. Son art sur la soie est tout simplement magique. Délicatesse, nuances, élégances que des mots qui ne rendent pas justice à leur beauté.

Quelques mots doivent aussi être consacrés à ses monotypes. Si je savais qu’il avait eu le projet de d’en faire une revue avec Marie Cassatt je n’avais jamais eu l’occasion de connaitre de les voir.
On découvre un Degas plein d’humour et de modernité bien loin du vieillard bougon que l’on décrit fréquemment. l’homme est décidément un mystère plein de talent et de paradoxes.

un de mes seuls regrets est que certains Degas possédés par le musée d’Orsay n’aient pas été sortis, certains auraient eu leur place dans les deux dernières salles qui se consacraient à l’explosion de couleurs des dernières toiles de Degas qui travail alors au pastel .

Quelques Petits Mots de Présentation

Photographe, galeriste, amoureuse des belles choses, de l’élégance, des images qui font rêvées. J’ai une soif insatiable de tout voir.
Je vais vite, trop vite, je ne me relis pas suffisamment. Je ne rêve que de beauté et de passion, les remèdes de l’âme.
Je me perds dans les romans, pleure à chaude larmes devant les films et les séries. je suis une incorrigible romantique et cultive involontairement une forme de mélancolie.
Le quotidien et les soucis ont trop pris le pas sur les rêves. Ici, j’aimerais retrouver une forme d’insouciance et me recentrer sur ce qui me passionne et le faire partager. Mais attention si vous décidez de vous promener sur ce blog je vous garantie des que vous n’aimerez pas tout. Je compte parler autant de mode que d’art ou de littérature bref tout ce qui me tiens à cœur.